Comment éviter les violences en psychiatrie ?
Un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) l’a rapporté en 2016 : trois incidents violents se produiraient chaque semaine dans un service de psychiatrie, à raison de 500 000 incidents par an en France. L’univers psychiatrique est de loin le secteur hospitalier le plus touché par la violence des patients hospitalisés. Professionnels de santé comme patients sont bien évidemment les premières victimes de ce phénomène. Tristesse, colère, angoisse, sentiment de culpabilité, ou d’abandon : la liste des répercussions psychologiques est longue, sans compter les (heureusement rares) conséquences physiques.
Mise en place d’un protocole pour la prévention des violences
Chaque patient est différent et les troubles mentaux sont aussi divers que variés, de même que la gravité de leur condition. Cependant, une personne atteinte de troubles mentaux graves, n’est que rarement violente. On estime ainsi que seuls 2 % de patients hospitalisés traversent des temps de violence répétés. Bien souvent, ces moments ont pour origine :
– L’état de santé de la personne l’évolution de sa maladie
– Le contexte de l’hospitalisation : (type d’institution, environnement, fonctionnement du service psychiatrique)
– Les interactions et les relations individuelles avec les autres patients ainsi qu’avec les professionnels de santé.
Afin de limiter ces épisodes de violence, il est primordial de s’associer avec le patient lui-même, afin de mieux comprendre les différents facteurs pouvant provoquer une crise, et élaborer avec lui une stratégie pour prévenir ces violences. Cela peut passer par un repérage des signes précurseurs, les facteurs de protection… Même dans les cas les plus graves, le patient conserve une certaine capacité d’échange et de relation.
Ainsi, dès l’admission du patient en service psychiatrique, il convient de mettre en place un processus d’écoute afin d’en apprendre plus sur ses antécédents médicaux, son histoire, tout en s’associant dans le projet de soins et dans la prévention des violences.
Lorsqu’il y a une montée de tension : identifier les signaux d’alerte propres au patient, l’écouter et agir avec la mise en place des solutions proposées en amont avec le patient, ceci afin d’éviter l’escalade vers la violence. Dans le cas où la violence ne peut être évitée, proposer une réponse adaptée et proportionnée selon les risques pour le patient et pour les autres (réponses relationnelles, médicamenteuses, ou en dernier recours, l’utilisation de matériel de contention et d’un lit psychiatrique adapté).
Une fois la crise passée, il convient de rassurer le patient quant à ses capacités de contrôle. C’est d’autant plus important dans le cas où la crise n’a pu être évitée. Il faut aussi retisser le lien de confiance et échanger une nouvelle fois avec le patient afin d’affiner toujours plus la stratégie.
Une organisation quotidienne pour la prévention des violences
La prévention et la gestion proportionnée des violences doit perte une priorité pour tout établissement de santé qui accueille des patients atteints de troubles psychologiques. Chaque équipe de soignants est ainsi en capacité d’élaborer une stratégie individuelle, en collaboration avec les patients, afin que ceux-ci perdent moins le contrôle sur leur comportement. L’ambiance au sein de la structure de soins en sera grandement améliorée, aussi bien pour les patients, que pour les professionnels.